Dès d'aujourd'hui, le nom Troostwijk-Roux Expertises by Tinsa change pour devenir Troostwijk-Roux by Accumin. Il…
Privex donne la parole aux experts privés professionnels
Le paysage belge de l’assurance compte une union professionnelle de plus: Privex, qui représentera les intérêts des experts privés en IARD. Son fondateur, Luk Van Meenen, également président et porte-parole, préfère qualifier cette association de ‘communauté d’idées’.
A l’apogée de sa carrière, Luk Van Meenen a quitté son poste de CEO chez Troostwijk Roux Expertises en septembre de l’année dernière, après avoir vendu ses parts et désigné son successeur. Il se consacre depuis lors aux affaires juridiques et entend orienter les activités de Privex dans cette direction.
D’où est venue la décision de fonder Privex?
Luk Van Meenen: “A la suite des inondations de juillet 2021, l’Ombudsman des assurances avait transmis au ministre des Affaires économiques une série de recommandations visant à élaborer un code de conduite des experts incendie. A la demande du ministre, Assuralia a créé un groupe de travail à cette fin en 2023. Mais de manière assez surprenante, aucun expert privé n’y a été invité. A part bien sûr Assuralia ellemême, le groupe de travail était représenté par deux assureurs, deux assureurs protection juridique et GEBCAI, l’association belge des experts en règlement de sinistres IARD, dont la majorité des membres agissent pour les assureurs. Nous n’avions pas connaissance de ce groupe de travail jusqu’au jour où un expert indépendant administrateur de GEBCAI nous a fait part de son existence. Lorsque nous en avons parlé au responsable au sein d’Assuralia, il n’a émis aucune objection à notre participation. Cependant, à l’époque, les parties précitées avaient déjà rédigé un code de conduite. A ce stade, il était donc beaucoup plus difficile d’y apporter des modifications, alors que les experts privés les jugeaient indispensables. Par la suite, un deuxième grand bureau d’expertise est intervenu à notre demande, car nous ne voulions pas faire des choix ou prendre des décisions qui ne feraient pas l’unanimité auprès de nos concullègues par la suite. Nous avons également demandé l’implication de courtiers dans le groupe de travail, mais on nous a répondu qu’ils en seraient informés ultérieurement.”
Pourquoi l’Ombudsman a-t-il tant plaidé en faveur d’un code de conduite pour les experts en incendie?
Luk Van Meenen: “De nombreux sinistrés des inondations se sont plaints de l’expert agissant pour le compte de l’assureur. Plusieurs experts ont en outre déclaré qu’ils ne se rendraient pas sur place tant qu’un état des pertes complet n’avait pas été dressé. C’est par là que doit commencer tout assuré. A cela s’ajoutent les nombreux individus qui ont abusé de la situation en se faisant passer pour des experts, facturant des honoraires exorbitants sans apporter aucune valeur ajoutée. Je partage totalement l’avis de l’Ombudsman lorsqu’il déclare que l’accès à la profession d’expert incendie et son exercice doivent être soumis à des conditions bien définies et réfléchies et à des règles déontologiques. Je vise non seulement l’expert privé, mais aussi l’expert incendie indépendant qui agit pour le compte de l’assureur ainsi que l’inspecteur de sinistres salarié.”
Pourquoi insistez-vous sur ce point?
Luk Van Meenen: “Les inspecteurs de sinistres ont toute leur raison d’être. On ne peut toutefois pas les qualifier d’in dépendants puisqu’ils figurent dans le registre du personnel des assureurs. En outre, de plus en plus de nouvelles recrues ont une formation juridique plutôt que technique. Le discours est donc sensiblement différent. Un autre problème se pose avec les experts incendie indépendants qui agissent pour le compte des assureurs: quand ils ne sont pas rappelés à l’ordre parce qu’ils proposent une indemnité jugée trop généreuse par l’assureur, ils sont soumis à une pression croissante en ce qui concerne le niveau de leur salaire horaire. Dans ce contexte, la tentation est grande de consacrer moins de temps à chaque cas pour multiplier le nombre de dossiers traités ou d’augmenter les visites pour facturer plus de prestations. Cette situation nous pénalise aussi en tant qu’experts privés, car notre présence est systématiquement requise, mais nous sommes rémunérés sur la base du montant des dommages finalement alloué. Nous constatons d’ailleurs une augmentation du nombre d’expertises judiciaires, les assureurs ayant plus souvent tendance à exercer un recours.”
Source: Monde de l’Assurance